Minuit, sous un ciel étoilé parfaitement dégagé le départ est donc donné. Minuit sept nous passons la ligne ; nous voici en route pour Lyon.
St Etienne – St Christophe en Jarez km15
On débute par environ 7km de bitume, je me souviens bien de cette partie l’année dernière, c’est très roulant, beaucoup de faux plat descendant. Je décide donc d’imprimer un rythme assez “soutenu” (entre 6’40 et 6’50/km) pour faire dérouler un peu les jambes, mon binôme JB dans la roue, enfin dans les guêtres. Au bout de quelques kilomètres il s’inquiète un peu de l’allure mais je le rassure. C’est roulant on avance tout seul c’est le moment de gagner un peu de temps. Et puis on est parti en fin de peloton, il serait bien qu’on double un peu car quand la route va s’élever, on risque d’être bloquer dans les bouchons. On avance bien, et finalement quand on attaque la montée nous ne sommes pas trop gênés. Bien sur il y a du monde et on perd parfois un peu de temps, mais rien de comparable à ce que j’ai vécu l’année dernière avec de longues minutes à l’arrêt. Ça me met de bonne humeur tien!! Dans les descentes pareil, JB et moi sommes très à l’aise (ha on les repère les pures bitumeux tendus comme des strings en descente!!) et on double pas mal de monde sans forcer. km 13 ça remonte un peu plus sec, JB me prend quelques longueurs, lui qui s’inquiétait de notre allure rapide a un petit moment d’euphorie huhu. Je comble l’écart en soufflant un peu, je sais que le ravito n’est pas loin, mais je note de lui rappeler qu’on a encore 60 bornes devant nous!
km15 voici donc le premier ravitaillement après 1h52 de course. La première galère. Comment vous dire. C’est la foire d’empoigne! Une petite tente pour des milliers de traileurs qui débarquent assoiffés devant quelques tables déja très dégarnies et quelques courageux bénévoles débordés. Impossible pour moi d’attraper un truc à manger ni de remplir mes flasques. JB et moi dégotons miraculeusement un vers de coca chacun et c’est tout. Ha non attendez, c’est pas du coca, c’est du.. pepsi max !! yesss!! on court 72km, une boisson light c’est exactement ce qu’il nous faut bien pensé les mecs!! On se regarde un peu désemparés, bousculés dans tous les sens, on s’extirpe de la tente tant bien que mal et on repart en espérant avoir plus de chance au prochain ravito.
St Christophe en Jarez – Ste Catherine km27
On repart donc. Je suis un peu énervée et stressée après cette cohue. Je me sors une pate de fruit aptonia vu que j’ai encore rien mangé. Je finis par me détendre un peu en regardant les étoiles, et puis j’aime bien le tracé très varié, ça monte pas trop raide, ça descend, ça remonte, ça me convient bien. km18 JB a un petit coup de mou il me dit de pas m’inquiéter qu’il va me rattraper. Je préfère pas trop m’éloigner quand meme jusqu’à ce que quelques gênes de tuyauterie s’invitent à la fête. Il faut que je m’arrête. J’accélère donc un peu histoire de prendre un peu d’avance sur JB et je m’arrête dans un buisson ou je vois passer sans être vue (enfin j’espère). Je vois pas mal de monde passer dont la veste verte de JB et repars un peu après à sa poursuite. Je rattrape la veste, c’est pas JB. Bon ça doit etre celle de devant . Perdu c’est pas lui non plus. Le sort en est jeté, je ne retrouverais plus mon binôme de toute la course, je vais passer 50 bornes à me demander si il est devant ou derrière et courir après toutes les vestes vertes aperçues au loin et il y en aura beacoup! c’est quoi cette nouvelle mode du vert fluo dans le peloton.
Bref j’atteins St Catherine en 1h50. 2ème galère. Même topo que le premier.. en pire. J’atteins une table tant bien que mal. Elle est vide. Une bénévole passe et me rempli mon gobelet de pepsi max toujours, c’est déjà ça. Je lui demande de l’eau. “yen a plus”.. heu pardon vous pouvez répéter? J’abandonne. j’abandonne l’idée de me ravitailler hein pas la course. je jette un coup d’œil du coté des toilettes… laisse tomber pas mieux. je repars. pas contente!!
Ste Catherine – St genoux km39
2eme pate de fruits donc. après ca je n’aurais plus qu’un gel et un “coup de fouet” si j’avais su j’en aurais pris plus mais “ne vous chargez pas vous aurez de copieux ravito tous les 15km ” qu’ils avaient dit. Bref le principale souci ca va être l’eau, il va falloir rationner jusqu’à St genoux et prier pour pouvoir y faire le plein même si je dois y perdre une heure.
C’est le segment le plus dur, ca monte raide, les jambes commencent à tirer ce qui est normale mais plus inquiétant j’ai une douleur sous la plante des pieds qui se fait de plus en plus présente. Ca tient éveillé remarque. Il est 4h du mat et les première frontales du peloton commencent à lacher. J’économise la mienne au max, l’éteignant à chaque occasion et ne l’allumant qu’en mode mini car c’est bien joli d’avoir un jeu de piles de rechange dans le sac mais ya pas beaucoup de volontaires pour effectuer le changement dans le noir au milieu des bois haha. Evidemment ca comporte quelques risques. je tape le pieds dans un caillou dans une petite descente et me récupère au prix d’un bon coup rein qui m’arrête net. une douleur aiguë me remonte tout le long du dos. ouch. grande inspiration, petit étirement. ouf plus de peur que de mal, je repars.Après une bonne grosse montée qui commence à faire souffrir pas mal autour de moi, on amorce une longue descente jusqu’à St genoux, vous l’aurez deviné, la 3eme galère.Je n’ai plus d’eau et donc pas le choix, faut faire le plein. Je me prends pas mal de coup de coudes et de sacs avant d’arriver à une table. Une bénévole pose une bouteille sous mon nez mais avant que j’ai le temps de réagir le mec derrière moi l’attrape et se barre avec. Connard. Je croise le regard du monsieur à coté de moi aussi ahuri par ce genre de comportement. “vous voulez aussi de l’eau mademoiselle?” “ben oui j’essaie, je suis à sec” “bon si on arrive à avoir une bouteille on la partage”. Une bénévole débarque à l’autre bout de la table bouteille en main. Je me couche littéralement sur la table et fait remplir une de mes flasques et celle du monsieur. On se souhaite bon courage et c’est reparti.
St genoux – Soucieu en Jarrest km51
Prochain objectif Soucieu, on amorce la descente vers Lyon, le plus dur est fait. Enfin ça c’est ce qu’on croit. Ya pas mal de raidillons qui font bien bien mal. Et puis je galère en descente avec cette douleur dans les pieds qui devient de plus en plus dur à ignorer, je sers les dents mais je suis obligé de marcher sur les terrains les plus caillouteux ; j’en viens à languir le retour du bitume on aura tout vu. Ca reste quand meme incroyuable de voir des gens nous encourager en pleine nuit au milieu de nulle part avec une énergie hallucinante. J’adore vraiment cette ambiance.
Mais malgré le jour qui point c’est la première fois depuis le départ que je commence à avoir un peu froid, les effets de la fatigue et du manque d’alimentation. Je décide d’avaler mon coup de fouet que je garde normalement pour le dernier 10 mais bon quand il faut il faut. J’essaie de garder un bon rythme de marche rapide dans les montées et j’arrive à Soucieu un peu en pilotage automatique. Et là je revis. Hallelujah! Un vrai ravitaillement accessible et garni. J’avale un verre de pepsi, une tranche de pain avec du jambon et du fromage, un morceau de banane et je fais le plein de ma flasque. On n’y croyait plus et bordel ça fait du bien!!
Soucieu en Jarrest – Chaponost km61,5
Je repars revigorée direction Chaponost. Il ne reste plus qu’un semi. On tient le bon bout. Et c’est la valse des calculs qui commencent dans ma tête, j’ai mal partout et je ne veux pas être trop optimiste donc je me donne 4h pour boucler. je calcule quelle allure il me faut tenir et si je vais plus vite quel chrono je peux espérer? à chaque kilomètre écoulé je reprends les calculs à zéro et évidemment ça correspond jamais au résultat précédent. neurones grillés la fille, mais ça l’occupe et lui évite de penser à ses pieds.
Arrivée à chaponost en 8h52. pain/jambon/fromage comme au précédent ravito. Les traileurs autour de moi sont de plus en plus souriants, ça sent la quille! plus que 10!!
Chaponost – Lyon km72.3
9h05 de course au km62 ma montre numéro 1 va lâcher, je passe sur la deuxième. Je repars donc à 0 pour le dernier 10km ca va simplifier mes calculs huhu.
Je n’ai donc mis “que” 1h30 pour les 10 derniers kilo, je revois mes objectifs à la hausse. Je peux peut etre viser 10h30 finalement? il me faudrait une allure de plus ou moins 8mn au kilomètre non laisse tomber c’est pas possible. kilomètre suivant en 7’53. ha si cest possible alors? puis devant la montée de l’acqueduc ho putain non c’est mort. ho merde stoppe! on arrête de cogiter et on donne tout! on descend ces putains d’escaliers comme on peut, on remonte ces putains d’escaliers en chouinant, et on relance sur le pont. c’est la fin, on passe devant le musée ou il a y pas mal de monde, puis l’arrivée à la halle tony garnier, ils sont longs ces 300 derniers mètres purée j’ai mal je donne tout ce qu’il reste et passe la ligne en 10h20’54J’en reviens pas.
Cette Saintélyon aura été marqué par de très gros manquements de l’organisation qui sont assez hallucinants après 62 éditions.
– pour ceux qui n’ont pas la chance de pouvoir arriver tôt sur place c’est incroyable le temps et l’énergie dépensé pour arriver jusqu’au départ : jusqu’à 2h d’attente pour avoir son dossard – puis 1h pour l’exorbitant ticket navette (on choisit de prendre la navette ou pas dès l’inscription dc pourquoi pas le billet avec le dossard??????) – puis 1h pour montée dans la dite navette
– l’année dernière la pasta party était installée à l’extérieur du hangar donc ça allait, mais cette année, un tiers du hangar réquisitionné pour la pasta = plus assez de place pour tout le monde pendant les heures d’attente avant départ
– les ravito c’est juste scandaleux je vois pas ce qu’il y a à ajouter. quand tu peux pas bouffer pas boire sur une course de 72km c’est juste inacceptable. même le ravito d’arrivée était plus que moyen. et le repas d’après course c’était quoi cette blague? une clémentine et une mini barquette de pâtes?
– les cadeaux : honnêtement je préfère pas avoir de cadeau du tout que cet espèce de bonnet made in Bangladesh qui ressemble à un bonnet de bain pour moins de 10 ans!! la dame elle m’a donné ce truc j’ai cru que c’était une blague c’a m’a foutu les nerfs, nan vraiment gardez le votre truc. Et le t shirt finisher…
On se demande vraiment ou passe le prix très conséquent du dossard.
Les cotés positifs quand même il y en a :
– j’adore l’ambiance de cette course vraiment- toujours un plaisir d’y retrouver les copines/copains traileurs de bon moment de rigolade- pas de bouchons pour moi cette année et c’était très très appréciable de pouvoir faire sa course- chrono inespéré pour moi